Le spectacle Apartados naît de la nécessité en Colombie en février 2017 de partager avec un public le plus large possible une réalié d’un actualité brûlante : l’intention de contrôle territorial de la part des groupe paramilitaires à l’heure de l’implémentation des accords de Paix entre le gouvernement et las FARCs.

À travers des communiqués que nous avons reçu de la Commmunidad de Paz de San Jose de Apartados qui relatent les faits présents, et uen compilation politico-médiatique de discours et divertissements, nous rpoposons un espace sensible et comique où questionner le moment qu’est en train de vivre la Colombie, et apporter notre grain de sel à cette recherche d’une vraie paix pour tous.

Pour atteindre ses objectifs, Apartados est un tissage de deux langages théâtraux complémentaires : le langage poétique des marionnettes qui amène émotion et identification, et le langage rythmique et parodique du théâtre de rue.

Dirección

Creación colectiva

Actuación

Jorge Mario Agudelo, Katerine Bautista Zúñiga, Myriam Cheklab, Perrine Capon

Animación de títeres

Myriam Cheklab, Katerine Bautista Zúñiga, Perrine Capon

Música

Marcelo Martinez (percusiones), Jorge Mario Agudelo ( guitarra), Myriam Cheklab (canto)

Construcción

Perrine Capon, Myriam Cheklab, Jorge Mario Agudelo y Katerine Bautista Zúñiga

Descargar Carpeta de la Obra.

Mise en Scéne

Création collective

Jeu

Jorge Mario Agudelo, Katerine Bautista Zúñiga, Myriam Cheklab, Perrine Capon

Animation des marionnettes

Myriam Cheklab, Katerine Bautista Zúñiga, Perrine Capon

Musique

Marcelo Martinez (Percussions), Jorge Mario Agudelo (Guitare), Myriam Cheklab (chant)

Construction

Perrine Capon, Myriam Cheklab, Jorge Mario Agudelo et Katerine Bautista Zúñiga

Telecharger le dossier.

Des rêves de géants
Participation au Carnaval du festival Culturel Alvaro Ulcué Chocué

Sur la place principale de Toribío il y a un géant. Jigra à l’épaule, chapeau tissé, bâton en main, et des montagnes pour marcher. Les habitants sont dehors et le regardent passer. Des sourires, des photos, des saluts depuis les trottoirs et les balcons. Beaucoup le reconnaissent, il est d’ici c’est sûr. C’est une Ancienne qui chemine, doucement mais sûrement ; c’est aussi un enfant, joyeux et désordonné ; c’est encore un médecin traditionnel, présent et relié. Trois figures pour un seul corps, celui de la Communauté Nasa Unie, le cœur haut, le regard fier, la démarche sûre ; un corps tout entier relié à celui de la Mère, de la Terre.

Ce géant, ce sont des enfants et des jeunes du Collège Eduardo Santos qui lui donnent vie. Ils et elles portent haut ses mains, son corps, son bâton, le faisant danser au son de la musique qui avance elle aussi, juste devant. Un chumbe géant serpente derrière lui, comme pour le protéger. Il fait chaud et la tâche est ardue. Mais il y a des sourires sur tous les visages : ce géant, c’est un rêve qui chemine.

Au coin de la place, un policier rit. De drôles de personnages ont envahi le village. Et certains lui ressemblent drôlement, à ce policier. S’en rend-il compte ? Visages et casques couverts d’un vert militaire bien connus par ici, fusils en main, cette armée de zombies de la guerre attaque sans répit l’Arbre de Vie du peuple Nasa, le symbole d’une résistance longue de 500 années contre la colonisation et tous ses masques. Ils ne sont pas seuls à vouloir le faire tomber, cet arbre. Eux mêmes sont les bras armés de personnages bien plus puissants : La mafia, Le Politicien, Le Propriétaire Terrien… Une armée de colibris défend l’Arbre : la puissance de la multitude, la puissance des Nasas. C’est un combat incessant contre les forces de la disharmonie ; un combat pour défendre la vie et l’autonomie.

Ce combat, ce sont des enfants et des jeunes du Collège Eduardo Santos qui le jouent, qui le rejouent, sur la place de leur village. Certains ont enfilé les habits de la guerre et prennent un malin plaisir à jouer aux soldats ; et puis il y a Yamid et Juan Sebastián qui portent avec fierté les masques qu’ils ont fait de La Mafia et du Politicien, incarnant les personnages avec malice. Et cet autre jeune qui a enfilé le masque de Propriétaire Terrien et qui empoigne sa hache de carton avec rage… D’autres animent les colibris; d’autres encore portent l’arbre, lui prêtent leurs jambes, lui prêtent leurs rêves.

Et le policier rit. A-t-il tout compris ?

Le vendredi 3 novembre 2017, dans le cadre du défilé du Festival Culturel Alvaro Ulcue, et au beau milieu d’un grand nombre de personnages, chars, groupes de musique et de danse, ont cheminé pour la première fois La Communauté Unie et L’Arbre de Vie, deux marionnettes géantes construites avec les enfants, les jeunes et les professeurs du collège Eduardo Santos de Toribío.

Le processus de construction a duré trois mois. Il y a d’abord eu cette question fondamentale : qu’est ce qu’on veut représenter / exprimer ? quelle urgence ? Puis des temps d’échanges collectifs d’idées, des recherches à la bibliothèque et auprès des Anciens de la Communautés, des missions de récupération de matériel à la déchetterie… Puis la familiarisation avec les outils et les matériaux, des échauffements corporels pour aiguiser l’écoute collective… Des jeux, des rires, les mains dans la colle, des défilés de masques, des amitiés, des réparations de dernière minute…

Et voilà : ces personnages c’est eux qui les ont pensé, imaginés, dessinés, construits. Jusqu’à leur donner vie. Peut être que re-jouer le passé, c’est déjà un peu le transformer?

Jigra : sac traditionnel tissé en fibres végétal

Chumbe : bande tissée traditionnelle servant notamment pour porter les enfants dans le dos

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Con la complicidad y el apoyo de: CECIDIC, Centro de Educación y capacitación para el desarrollo Integral de la Comunidad pagina web: CECIDIC La CASA CULRURAL DE TORIBÍO El grupo de teatro de ToribioAvec la complicité et le soutien de: CECIDIC, centre de formation et de capacitation pour le développement intégral de la communauté site: CECIDIC La CASA CULRURAL DE TORIBÍO Le groupe de théâtre de Toribio

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Juillet 2017, Cali, Valle del Cauca, Colombia

Ce lundi-là, à Cali, le théâtre est plein à craquer. À ce qu’on raconte, il y a au moins mille personnes dedans, et quatre cents dehors, qui ne peuvent pas entrer.

Vamos pueblo carajo! (aprox: Allons-y, le peuple est là, nom de diou)
Les voix des milles personnes présentes résonnent à l’unisson.
A desalambrar a desalambrar! (aprox: Coupons les barbelés!)
Le public chante à pleins poumons, à pleine force vivante.

Parmi les spectateurs, il y a la famille et les amis d’Olga Lucia Bonilla, une leader, éducatrice populaire et aimante des gens de son quartier; disparue à Buenaventura en 1997, à l’âge de 28 ans aux mains de la Police nationale colombienne. Disparition jusque là impunie.

Il y a aussi la famille et les amis de Sandra Viviana Cuellar Gallego, écologiste, poète et militante pour la défense de l’eau et de la vie; disparue en 2011 à l’âge de 26 ans à Cali. Disparition jusque là impunie.

Cela fait un mois et demi que le Centre de Mémoire Historique et le Movice (Mouvement de Victimes de Crimes d’État) nous ont contacté pour mettre en scène ces deux histoires de vie, qui, aux côtés de quatre autres histoires mises en scène par trois autres groupes et collectifs de Cali complètent le spectacle Por Algo sería.

La proposition est de créer à partir et avec les familles et amis. Et c’est ainsi que nous nous retrouvons à Buenaventura, dans le quartier où a vécu Olga, à rencontrer ses proches, cheminer dans les ruelles de son enfance, découvrir ses objets fétiches, comme cette robe de mariée que sa tante garde précieusement. Et c’est ainsi que nous passons du temps à écouter les récits, de sa vie, de sa disparition, des conséquences. La joie de la jeune Olga, son engagement et son amour des gamins du quartiers, la tristesse infinie de sa disparition absurde, l’injustice, l’impunité et la colère face à la machinerie policière qui la fit disparaître et qui depuis nie tout en bloc. La résilience et le droit à la vérité.

Les parents de Sandra nous racontent son enfance, ses rêves, ses réussites, ses passions; ils nous montrent la jupe avec laquelle elle dansa dans les montagnes des Andes. Les luttes pour la vie dans lesquelles elle mit tout son cœur et son intelligence. Nous lisons les articles de presse, les écrits où se dénonce la multinationale Smurfith kappa et son désert vert de pins exploités pour le carton; les industries du sucre de la vallée du Cauca et leurs déserts de canne. Les grandes entreprises minières qui souillent l’eau. Ses parents nous racontent l’angoisse dans laquelle ils continuent à l’attendre, à espérer son retour; ils nous parlent aussi du Carnaval pour la Vie, qu’ils ont créé en son hommage et face à l’impunité d’un État qui n’a jamais voulu enquêté.

C’est pour ça; c’est pour elles deux et pour les quatre autres personnes victimes de crimes d’État; c’est aussi pour toutes les autres dont on ne parle pas, que le théâtre est plein à craquer.

Il est plein de familles, d’amis, de voisins, d’étudiants, d’habitants de Cali et alentour, de gens de tous horizons… Plein, parce que dans ces histoires résonne la réalité de tout un pays; plein parce que nous avons tous besoin de faire mémoire, de rêver, de rire et de pleurer ensemble, et surtout de nous charger d’espérance.

Deux marionnettes de papier racontent les histoires d’Olga et Sandra à nos côtés; et nous, nous sommes les humbles complices honorés de les côtoyer.

Deux marionnettes construites avec le cœur, chargées de la brise de Buenaventura et du vent des Andes, chargées de toutes les voix des amis et des familles… Pour rendre hommage à deux vies qui ont disparu dans un grand point d’interrogation.

Durant un mois et demi nous avons tenté de recoller les morceaux. Des témoignages d’ici et de là; des objets et des couleurs. Des sensations. Nous avons construit un robe de mariée et une jupe volante. Nous avons collé un à un des petits morceaux de papier sur des visage d’argile comme pour leur rendre la vie.

Et nous avons répété.

En musique et en chansons.

C’est pour cela que, ce fameux lundi, le public s’époumone avec nous:
Vamos, Pueblo Carajo! El pueblo no se rinde carajo! ( Le peuple ne sera pas vaincu, nom de diou)
Parce que ce refrain, tous le connaissaient de la récente grève populaire à Buenaventura.

C’est pour ca que le théâtre se transforme en un seul chant:
A desalambrar, a desalambrar, que la tierra es nuestra y tuya y de aquel…
(Coupons les barbelés, parce que la terre est à nous, à toi, et à celui-là),
se souvenant des luttes de Sandra.

Et elles sont là, Olga et Sandra.
Avec nous, avec les gens.
Pour crier qu’ils ne pourront jamais faire taire la mémoire et la vie.
Pour chanter contre l’oubli.
Pour continuer à lutter.

Olga Lucía Bonilla

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Sandra Viviana Cuellar Gallego

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Equipo

Puesta en escena: Jorge Mario Agudelo y Perrine Capon Construcción: Leydy Pulido, Katerine Zuñiga Bautista, Hanna Allouch, Perrine Capon, Jorge Mario Agudelo Actuación: Leydy Pulido, Katerine Zuniga Bautista, Hanna Allouch, Jorge Mario Agudelo, Perrine Capon Música: Jimmy Molano, Sofía Garzón, Luzymar Ararrat

Agradecimientos

a Doumar y Maria Elena, los padres de Sandra a Yurannis, la hija de Olga; a Edilma, su tía; a Limber, su amigo

Proyecto liderado por

Centro de Memoria historica de Bogotá MOVICE  

Équipe

Mise en scène: Jorge Mario Agudelo y Perrine Capon Construction: Leydy Pulido, Katerine Zuñiga Bautista, Hanna Allouch, Perrine Capon, Jorge Mario Agudelo Jeu: Leydy Pulido, Katerine Zuniga Bautista, Hanna Allouch, Jorge Mario Agudelo, Perrine Capon Musique: Jimmy Molano, Sofía Garzón, Luzymar Ararrat

Remerciements

à Doumar y Maria Elena, les parents de Sandra à Yurannis, la fille de Olga; à Edilma, sa taante; à Limber, son ami

Projet mené par

Centro de Memoria historica de Bogotá MOVICE

Ateliers et processus de création dans un territoire Nasa

Il suffit d’une petite camionnette, celle de Don Ernesto -le monsieur qui alimente les épiceries de la montagne- et depuis Cali, en passant par Toez, nos valises arrivèrent toutes ensemble dans la petite maison bleue de Doña Rosa Alba, dans le village de Toribio, dans les montagnes du Nord du Cauca.

C’était fin août, et on arrivait pour s’installer, pour vivre là pendant trois mois. Un projet de stage de transmission du Ministère de la Culture avait servi de prétexte pour prendre cette décision. Mais les raisons profondes ne manquaient pas. Elles nous avaient poussées dans la poitrine, du côté gauche, lors des différents voyages que nous avions fait à travers le territoire Nasa ; elles avaient germiné dans les marmites, assemblées et rituels communautaires, mûrissant dans l’odeur de la terre et la chaleur des luttes. Ce n’était encore qu’un battement de cœur, une intuition. Ce territoire-là, il nous faudrait prendre le temps de le connaître.

Apprendre, c’est à cela que nous sommes venus : une certitude qui résonnait entre les murs de la maison vide. Le ministère nous payait pour enseigner ; mais nous sentions que ça ne se passerait pas comme ça. Les montagnes nous regardaient du haut de leurs sommets, confirmant ce que nous suspections : Apprendre, c’est à cela que nous sommes venus.

Et c’est ainsi que nous sommes arrivés à Toribio. Durant trois mois nous avons tenté d’apporter ce que nous pouvions aux processus communautaires du territoire, toujours depuis nos outils, le théâtre et les marionnettes, pour raconter ce qui se vit, re-connaître et se réapproprier la culture, créer ensemble. Ce processus s’est développé en quatre processus différents : un processus de création collective avec le groupe de théâtre du village -Ksxaw uus (voir TV Tulpa), un autre de création de marionnette géantes pour le défilé du collège Eduardo Santos (voir Des Rêves de géants), un autre de théâtre de l’opprimé avec les étudiants du même Collège (voir Théâtre forum à Toribio), et un dernier de thé6atre de l’opprimé avec un groupe de l’école pour Adultes de Bodega Alta (voir TO Bodega).

Et c’est ainsi que nous sommes restés à Toribio.

Comparsa 8vo Festival Alvaro Ulcué

Tulpa Tv

Bodega Alta

Teatro Foro en Toribio