Fabien-commun est un géant que nous avons construit suite à la demande du Collectif pour la défense et le développement des services publics de la Creuse. L’idée était de construire un symbole positif des services publics et ainsi d’amener de la joie et de la poésie dans une manifestation pour la défense des services publics qui célébrait les dix ans d’une précédente mobilisation historique dans la région.

Avec Ninon, une amie marionnettiste, nous avons construit le géant dans la Creuse, accueillis par Robert et Paulette, deux instituteurs retraités, militants acharnés de toujours, dont la maison est aussi le QG du collectif. Nous avons pu y imaginer le géant et nous mettre au travail, aidés de tous les militants de passage, et de leurs précieux coups de mains, histoires, imaginaires et savoirs-faires.

Nous avons ensuite répété l’animation du géant avec un groupe de militants. Neuf personnes étaient nécessaires ! Le processus de construction et d’animation a permis en lui-même d’attirer des jeunes curieux et motivés et de créer une dynamique particulière autour de la mobilisation. Fabien Commun a également contribué à l’intérêt des médias pour l’évènement dès le début de la préparation.

Con la complicidad y el apoyo de: Ninon Degraff, artista plastica, actriz y titiritera, ahora animadora de un centro cultural de intercambio de saberes en Prades (Francia) llamado l'Atelier de l'Entonnoir. pagina web: L'entonnoir Convergence nationale de défense et de développement des Services publics pagina web: convergence sp Collectif pour la défense et le développement des Services Publics CreuseAvec la complicité et le soutien de: Ninon Degraff, plasticienne, actrice et marionnettiste, qui dirige actuellement un lieu d'échanges autour de l'art et de l'écologie à Prades dans les Pyrénées, appelé L'atelier de l'Entonnoir. site web: L'entonnoir Convergence nationale de défense et de développement des Services publics pagina web: convergence sp Collectif pour la défense et le développement des Services Publics Creuse

Octobre 2014 à juin 2015

Pour ce projet, nous travaillons avec la compagnie NAJE, une compagnie de Théâtre de l’opprimé travaillant en région parisienne. La compagnie NAJE réalise chaque année un grand projet qui réunit cinquante personnes de toute la France d’horizons et de classes sociales diverses. Le défi: construire un spectacle de théâtre forum sur un sujet socio-politique d’actualité, à partir des histoires de vie des participants et d’apports académiques, techniques et d’expériences de personnes spécifiques choisies pour intervenir (chercheurs, syndicalistes, militants etc…)

Cette année, le thème est le travail. La compagnie nous propose d’intervenir dans la création pour ajouter au processus l’animation de marionnettes.

Durant le processus de production de matériel qui sert à écrire le spectacle -improvisations et collecte d’histoires, nous travaillons avec les participants à collecter des histoires de vie à travers d’ateliers de théâtre d’objets, à produire des improvisations basées sur l’animation expressionniste de grandes marionnettes de papier construites à l’instant, mais également à transmettre aux participants les bases de l’animation de marionnettes.

Lors de l’écriture, se conçoit l’idée de petites scènes de marionnettes tout au long du spectacle, crées à partir de récits des participants. La fonction des marionnettes est ici de produire des images métaphoriques et expressionnistes des situations, en amenant les corps des marionnettes à exprimer les différents conflits et émotions de chaque scène : exploitation, solitude, mécanisation, dépression, colère, espoir… Chaque marionnette est animée par trois personnes. Quinze personnes au total les animeront.

Arrive ensuite le temps de construction des marionnettes définitives. Nous organisons un petit groupe d personnes intéressés. Ce temps nous permet de partager beaucoup autour des marionnettes et de les charger collectivement.

Et puis nous répétons !

Les participants sont très heureux du travail de marionnettes. Et selon les retours du public, les marionnettes apportent au spectacle sensibilité et poésie, ainsi qu’une grande identification du spectateur, qui sert bien l’enjeu politique.

Témoignages de participantes

…Ouais…. moi les marionnettes « c’est les doigts dans le nez » … et une fois devant…… tu es là en train de te demander….. « hé que vas-tu faire  » tout d’un coup tu la prend d’abord comme une poupée de papier ou de chiffon et ensuite tu ne sais pas pourquoi tu la considères comme un être vivant… Je me suis surprise à la bercer et ressentir de l’affection comme une maman qui berce son enfant !!!!!
J’avais besoin de la toucher, de la palper, et même de la câliner avant de rentrer sur scène ou même avant de répéter tout simplement …… D’avoir cette marionnette dans les mains, de la faire bouger, de la faire marcher à ta façon ça débloque en toi quelque chose de magique…..et plus j’étais avec elle plus elle grandissait pour devenir quelqu’un , un ami qui était fait de chair et de sang …… qui était à mon image …. (…)

…le fait de travailler ton corps en fonction de la marionnette, de la faire vibrer…et de lui ressentir ton mal de vivre pour en finir n’être plus qu’un …..Waouh……Moi je n’en suis pas sortie indemne …..j’ai été légèrement « bousculée »  et « émouvue », j’y pensais le jour et la nuit … (…)

Renée

Le travail collectif de construction des marionnettes m’a semblé hyper important dans la démarche. Ça m’a permis de réfléchir au corps, à comment il fonctionne, comment il s’articule, comment on le fait bouger, etc ; et d’apprendre tout ça totalement dans la pratique, en expérimentant, et ça c’est génial, et je pense que ça prépare beaucoup à la manipulation des marionnettes ensuite. J’ai trouvé magique aussi le processus de construction, qui a été pour moi un vrai processus de « donner naissance », notamment lors de la sculpture de la tête. J’avais jamais pensé qu’en sculptant, on pouvait vraiment découvrir un visage, sans avoir prévu à quoi il allait ressembler. C’est assez troublant et je pense qu’il y aurait beaucoup à explorer là-dessus, mais ça serait plutôt de l’ordre de la marionnette-thérapie.(…)

Myriam

Elles font famille, extensible à l’infini, collection rare de pantins de mousse, de cuir, et de papiers
rapportés, collés, suffisamment peaufinés pour devenir personnages singuliers qui nous font tressaillir.
Elles sont œuvre à deux mais aussi à plusieurs, accueillantes à la main maladroite et timide,
émue par son propre émoi, rassurée de s’en décharger un peu sur elles, et finalement transmuée par cet émoi.

Elles sont aussi communauté qui héberge; elles invitent à être rassurées, pensées, regardées, méditées, soutenues, respectées… elles invitent à l’aventure de l’introspection, en extérieur, flottant, et multidimensionnel…
Piles indéchargeables de nos mémoires, elles vivent d’une vie qui ne se redéclenche qu’avec le regard et la main portés sur elles… (…)

La Compañía NAJE Nous n’abandonnerons Jamais l’Espoir, Nosotros no Abandonaremos Jamás la Esperanza (NAJE) es una compañía profesional de teatro de intervención para la transformación social y político. Creado en 1997 por Fabienne Brugel y Jean-Paul Ramat, NAJE utiliza como método principal el Teatro del Oprimido de Augusto Boal. pagina web: Compagnie NAJELa compagnie NAJE
Nous n’abandonnerons Jamais l’Espoir (NAJE) est une compagnie professionnelle de théâtre d’intervention pour la transformation sociale et politique. Créée en 1997 par Fabienne Brugel et Jean-Paul Ramat, NAJE utilise comme méthode principale le Théâtre de l’Opprimé d’Augusto Boal. site: compagnie NAJE

Monsieur cailloux, Paysan voyageur

Le premier projet que nous avons fait durant l’école de Charleville Mézières s’appelait “La soupe aux cailloux”, basé sur le conte populaire du même nom dans lequel un voyageur arrive dans un village pour y faire une soupe rassembleuse” ».

C’est ainsi qu’est né ce personnage: répétant en face d’un miroir, j’ai voulu jouer à cacher le marionnettiste… et la marionnettiste a disparu !

en Le Poinçonnet, région Centre, Francia, 2012

Il était là, face au miroir, souriant, confiant, et plein d’une grande envie de rire: Monsieur Cailloux.

Et puis ensuite il a voulu sortir du conte et vivre sa propre histoire, inspiré de l’histoire de mon grand-père Raymundo, paysan colombien. Il s’est cherché une vache, aussi réelle et imaginaire que lui, et ensemble ils ont voyagé, montrant partout le spectacle insolite de la traite du lait, devant le regard étonné de beaucoup de spectateurs qui n’avaient jamais assisté à cet antique rite.

Bien sûr, la traite n’était qu’un prétexte pour rencontrer les gens, parce ce qu’à la fin, c’est ça qu’il préfère Monsieur Cailloux: bavard et dansant, plein de joie, il parle comme si les autres sont sourds… comme le grand-père Raymundo!

En 2013, il voyage en Colombie en plein milieu d’une grève paysanne et il s’unit au mouvement.

El Sr. Piedras en el Paro Agrario, siendo entrevistado por la televisión, Tunja 2013

En 2015, notre amie Pauline Kosher nous aide à lui confectionner un costume plus proche de son identité colombienne.

Depuis son retour en Colombie en décembre 2015, Monsieur Cailloux voyage à travers le pays pour récolter et raconter des histoires, et soutenir les luttes paysannes grâce à son humour aiguisé et sa lucidité d’enfant. Dans le Cauca, il soutient le processus de “Libération de la mère-terre” des la communauté indigena Nasa (lien liberación) pour une juste répartition de la terre et contre les monocultures de canne.

[:es]

Con la complicidad y el apoyo de: Pauline Kocher, costumière y actriz. La BatYsse, lugar dedicado al teatro de Títeres en Pélussin (Francia) quien recibió el Señor Piedras en residencia en febrero de 2015. ( La BatYsse)Avec la complicité et le soutien de: Pauline Kocher, costumière et actrice. La BatYsse, lieu dédié à la Marionnette à Pélussin dans le Pilat qui a accueilli Monsieur Cailloux en résidence en février 2015. ( La BatYsse)